Chacun est seul responsable de tous... St Exupéry

La face cachée de l’E.D.R.

Ce qui se passe à l'E.D.R....

Quand on commence à parler de 3ème mi-temps (au sirop) où l’esprit de camaraderie se développe, la solidarité dans la défaite ou la victoire…

Le rugby, c’est l’école de la vie !

M6

Des enfants en découverte, qui sont là parce que les parents les ont inscrits, parce que tonton joue, ou papa a joué ! Parce qu’on peut les inscrire à partir de 4 ans, parce qu’on en a entendu parlé & on se dit que les valeurs du rugby ce serait pas mal pour son caneton !
 
Ils aiment : rigoler, récolter des fleurs, rigoler, se jeter à 12 sur un ballon, faire une bataille d’eau, faire plaisir à papa, rigoler, mettre un coup de pied, faire plaisir à mamie pour une photo, se jeter sur un sac de plaquage, rigoler et surtout faire crier Jeannot le coach insubmersible, présent depuis l’origine du club.  A moins que ce soit dans le désordre…
 
Ils aiment aussi boire un verre de sirop après l’entraînement, avoir un ballon chacun pendant et se chamailler « un peu » quand il n’y a en qu’un seul. Jeannot connaît toutes les ficelles pour leur faire faire un slalom, un jeu de groupe à base de pirates ou de déménageurs, quelques passes, parfois un match & des batailles d’eau, mais surtout les faire rigoler avec l’aide des parents sur le côté, qui sont toujours les bienvenues pour aider !   (retour à la page M6)

M8

Pour ceux qui viennent des M6, ils ont gardé les bonnes habitudes : faire crier Jeannot & boire du sirop. Ils savent qu’ils peuvent se chamailler autour du ballon. Pleurer un peu et rigoler beaucoup.
On arrête les fleurs, là, on passe à la poterie avec la terre récupérée sous les crampons, pour faire une boule à balancer sur le copain quand Jeannot a le dos tourné !
 
Mais surtout ils commencent à se prendre au jeu et à vouloir gagner. A taper dans le ballon alors qu’on doit faire des passes, et puis reculer pour avancer. « Ba oui ! si je recule, je verrai mieux où je peux me faufiler seul pour aller marquer… Comment ça le rugby est un sport d’équipe ? Ah oui, pour plaquer!!! il faut un autre copain ». Mais de toute façon, je ne le donnerai pas mon ballon. Mais ce n’est pas grave, avec les copains, on rigole bien quand même parce qu’on peut faire des batailles d’eau, se jeter sur les sacs de plaquages… même si parfois on pleure un peu parce qu’on perd, mais jamais longtemps, parce que le sirop ça réconforte !
 
Les nouveaux s’habituent vite même si ce n’est pas simple le rugby : attraper un ballon & faire des passes en arrière pour avancer !   (retour à la page M8)

 

M10

Bon là, autant dire qu’on préfère commencer par la bataille d’eau et on a tout compris : ne pas reculer pour avancer ! Enfin presque… mais Ils deviennent de plus en plus compétent pour faire des passes, plaquer ou vouloir gagner. Du coup, on se jette tous sur 2 mètres carré pour être sûr de gagner le ballon en y faisant bien attention parce que c’est fragile comme un œuf ! Ça fait 3 ans qu’on nous répète que le ballon est fragile quand on fait une passe au copain, à ne pas faire tomber… Mais on s’énerve parce qu’on y arrive pas, on ne gagne pas… Bref, les gestes commencent à être plus précis, mais on a une concentration de 3 minutes.

Et puis il y a celui qui a compris le principe du plaquage et qui prend un malin plaisir à découper ses copains (heureusement, il n’y en a qu’1 par équipe). Alors lui, il nous énerve encore plus, parce qu’il nous en fait casser, des oeufs !!!! Une vraie Omelette 🙁

On commence à voir du beau jeu par intermittence. Branché sur le courant alternatif : on va pouvoir voir une vraie vague en attaque (mais une par match au mieux). Et surtout de belles mêlées façon bataille de banquet d’Astérix en défense.

Et là, le sirop commence à prendre des airs de 3ème mi-temps où les bêtises, on ne les fait plus avec Jeannot, sur le terrain, mais après, derrière le vestiaire, comme des grands !   (retour à la page M10)

M12

Alors là, ça commence à être sérieux ! Ca ne rigole plus.

Dans le développement de l’enfant en école de rugby, c’est le moment où la motricité du joueur atteint son paroxysme : les bras et les jambes sont les mieux proportionnés, l’enfant est enfin à l’aise dans l’espace, son corps 🙂  Du coup, on croit vraiment qu’on peut réussir la chistera & que c’est sûr, le coup de pied par dessus arrivera sur le copain.

La grosse différence est là d’ailleurs, on commence à parler de copains !

On n’y va plus pour faire plaisir à papa ou tonton, mais pour retrouver les copains. Et puis au bord du terrain, on commence à voir du vrai rugby, des belles phases de jeu et des différences de gabarits ! Il y a celui qui grandira plus tard (ou pas) et il y a l’autre qui est déjà grand comme son coach qui était lui demi-mêlée… Peut être même qu’il est plus lourd ! Alors forcément ça tape un peu plus fort parfois … à faire peur à la mamie qui était là pour la photo depuis les M6 !!!!
En tout cas, on commence à introduire la touche, la mêlée des phases de jeu en mode « apprentissage », sans trop d’engagement…. enfin, ça dépend de la taille du poulet.

Bref, on a élevé d’un ton… Le ton, du Tonton! Vous suivez ? (reprenez à moins de 6, juste après la mamie).

Le ton du rugby de l’E.D.R., ce n’est pas celui de la télé, là où on se fait mal ! Non, à l’E.D.R., le vrai rugby, c’est celui où on évite, on court, on passe, on franchit mais il nous est interdit de rentrer dans les murs (et autres passages en force). Il faut viser « les portes »… du poulailler 🙂    (retour à la page M12)

M14

Autant dire qu’on ne rigole plus. Regardez moi ce beau poulet ! Quel athlète 🙂
 
Fini les descriptions rigolotes. On passe au vrai rugby à XV avec toutes les phases de jeu, sur le grand terrain et de manière beaucoup plus engagée.
 
Là, où c’est amusant, c’est de voir que le corps de l’enfant repart dans un développement désordonné : une croissance qui lui rend les bras plus longs ou les jambes moins coordonnées. Il perd en motricité autant qu’il commence à prendre du micro poil à la moustache.  Alors là, il ne faut plus se moquer car le cowboy de 14 ans pourrait mal le prendre, rapport à ses hormones.
 
Mais on est toujours à la recherche du père / coach rugby qui apprend à devenir un homme. Parce que là, ça commence à jouer les gros bras mais « très attentifs » le jeu est plus ordonné 🙂 Et on voit de vrai différence de gabarit avec des postes qui commencent à se dessiner et surtout une belle bande de copains !   (retour à la page M14)

En tout cas, nous, les coachs, sommes émerveillés de les voir grandir et s’épanouir dans un sport difficile et exigeant mais qui leur servira pour la vie. Et nous sommes conscients que l’apprentissage ne passe pas uniquement par la pratique de notre sport mais bien par l’échange, la découverte d’autres pratiques, d’autres sports… être le plus inclusif possible… à l’image du rugby.

Et si nous nous moquons un peu, c’est en toute bienveillance… parce qu’entre nous, on le sait bien qu’en moins de 14 c’est un duvet qui pousse … comme sur les poussins 🙂

 

C’est rigolo…
C’est les copains…
C’est le rugby…

Signé un coach anonyme